La science-fiction, genre narratif incontournable au sein de
la culture médiatique, met en scène des mondes hypothétiques, caractérisés par
des supposés découvertes ou changements de type scientifique, technologique,
ethnique ou sociétal. Au fil du temps,
et depuis son développement dans la première moitié du XXème siècle, la
science-fiction n'a cessé d'évoluer et de se renouveler. Ainsi, les années 60
marquent un tournant au sein de ce genre, aussi bien dans le domaine
cinématographique que dans la sphère littéraire. Effectivement, sous
l'influence de la nouvelle vague française, mouvement cinématographique en
quête de liberté, apparaît la "New Wave", terme anglo-saxon
permettant de désigner des œuvres de science-fiction produites dans les années
60 et 70. D'abord apparu en Angleterre pour définir des productions
littéraires, ce mouvement se développe et se répand, notamment aux Etats-Unis
où il acquiert une place importante. Ces œuvres, par leurs enjeux, se
démarquent des productions antérieures; effleurant souvent l'expérimentation,
elles visent une certaine psychologie, et abordent des problèmes contemporains,
ainsi que des thématiques politiques ou sociétales. Ce mouvement a fortement
influencé Stanley Kubrick, réalisateur américain, né en 1928 à New-York. Ayant
déjà une certaine notoriété grâce à des œuvres telles Les sentiers de la
gloire, Lolita ou Dr Folamour, il souhaite réaliser un film
de science-fiction sérieux, qui ne soit pas uniquement qu'un simple
divertissement, et donc dans la lignée de la "new wave". En 1968 sort
l'œuvre de Stanley Kubrick, 2001: à Space Odyssey; film aux allures
expérimentales, il met en scène une intelligence inconnue, sûrement
extraterrestre, qui joue un rôle au sein des différents âges de l'humanité. Dès
sa sortie et par la suite, 2001: a Space Odyssey devient un véritable
classique de la science-fiction et du cinéma en général, que cela soit par les
nombreuses réactions dues à son hermétisme, ou encore par la remarquable mise
en scène et les effets spéciaux particulièrement novateurs.
Ce film détient encore aujourd'hui une place considérable au
sein de la culture populaire, et acquiert une présence médiatique singulière:
effectivement, 2001: a space odyssey n'est pas présent en tant qu'objet
dans sa globalité, mais plutôt sous la forme de références brèves, nombreuses
et variées, au sein de différents médias, qui offrent à l'œuvre de Stanley
Kubrick une existence médiatique ponctuelle et régulière. Il semble important
de traiter cette présence en abordant évidemment 2001: A Space Odyssey,
mais également les créations culturelles qui utilisent ce film comme référence.
Ainsi, l'étude portera plus précisément sur ces entités: l'épisode 15 de la
saison 5 des Simpson, intitulé "Deep space Homer", créé par
Matt Groening et diffusé pour la première fois en 1994 sur la FOX; une
publicité de l'entreprise Apple, diffusée pendant le Superbowl en 1999 et
intitulée "HAL 9000"; et enfin l'œuvre de Disney Pixar, WALL-E,
film sorti en 2008.
La présence médiatique de 2001: A Space Odyssey,
composée de références culturelles multiples, semble mettre en lumière le rôle
de l'œuvre de Stanley Kubrick, c'est à dire l'engendrement d'un questionnement
existentiel sur l'homme. Effectivement, étant une œuvre à la fois indépendante
et incontournable, sa présence médiatique est principalement caractérisée par
une multiplicité de références usant du détournement. Cela engendre un état de
fait: 2001: A Space Odyssey est un objet médiatique propice, pour les
créations culturelles l'utilisant comme référence, à susciter un discours sur
l'existence humaine.